A mes yeux, le recours systématique à l’analgésie péridurale est un problème majeur de santé publique. Un réel manque d’information sur le sujet pousse la plupart des femmes à l’accepter d’office, si bien que la refuser est devenu quasi extra-ordinaire.
Je ne comprends pas qu’on puisse :
– croire ce qu’on nous dit et ne pas l’expérimenter soi-même
– faire confiance à des produits chimiques et ne pas se faire confiance à soi
– penser à sa propre douleur plutôt qu’à son bébé
– préférer être sous perfusion que de déambuler librement
– ne pas être entièrement (physiquement et mentalement) présente pour ce moment unique…
Le faux débat sur la péridurale
1/ “Alors, tu penses prendre la péri?”
“Alors, tu penses prendre la péri?”, demande la cousine à celle qui vient à peine d’apprendre qu’elle portait la vie pour la première fois…
“Moi, la péri, c’est non-négociable, et c’est DÈS que je mets les pieds à l’hôpital!”, dit l’autre…
“La péri? Non, je ne la veux pas: je veux un accouchement naturel, moi! .. Mais je vais la prendre si ça fait vraiment trop mal…”, pouvons-nous entendre souvent…
Tout qu’un débat cette péridurale, non? D’un côté, on voit un mouvement, un fort mouvement, d’humanisation des naissances et la promotion d’un retour à un accouchement plus naturel. De l’autre côté, on se demande bien pourquoi on accepterait de souffrir, alors que la solution est là: elle est gratuite, ne demande qu’une courbure du dos, est disponible en tout temps ou presque, et nous permet de rester lucide, voire même de participer – dans une certaine mesure, et de façon bien différente – à l’accouchement. Après tout, on ne se fait pas enlever les dents de sagesse à froid, non? Mais pourquoi on se bat au juste? Qu’est-ce qui est SI important dans la réalisation d’un accouchement naturel? Qu’est-ce qui est SI grave dans la volonté d’accoucher “sans douleur”?
Personnellement, j’ai toujours trouvé, et je trouve encore que c’est un débat bien futile et inconsistant. Non pas parce que je me fous bien que la voisine ait accouché sans médication, ou que la fille du facteur ait pris l’épidurale dès son entrée à l’hôpital: en réalité, je ne m’en fous pas. Ce que je déplore de ce combat interminable, qui vire parfois en concours de “l’accouchement le plus long”, “de la tolérance à la douleur la plus élevée”, “de l’expérience la plus enrichissante”, c’est qu’on se chicane bien souvent – trop souvent – à propos de quelque chose qu’on ne connait pas. Il ne suffit pas de savoir qu’une épidurale amoindri, voire inhibe les douleurs de l’accouchement (quand elle fonctionne.. mais bon), rendant ainsi l’accouchement “confortable”, ni de savoir que les douleurs de l’accouchement sont normales et servent à quelque chose et que vivre un accouchement sans médication peut être une expérience grandissante…
Ce qu’il faut savoir, c’est QU’EST-CE QUE C’EST RÉELLEMENT que cette méthode de soulagement de la douleur que l’on désigne affectueusement “péri” et qui est si facilement vantée à gauche et à droite? Quelles sont ses indications médicales? Ses inconvénients? Ses conséquences sur le déroulement du travail, sur la mère, sur le bébé à naître? Qu’amène-t-elle, qu’empêche-t-elle? Quelles sont ses effets secondaires? De quelle façon peut-on l’éviter? Quelles sont ses alternatives? Pourquoi peut-il être bien de s’en passer? Et dans quels moments est-elle réellement indiquée?
Si, et seulement si, tout le monde avait accès et se donnait la peine d’avoir accès à une information complète, claire, basée sur les données probantes… Si, et seulement si, chacun et chacune se donnait la peine de s’informer, se préparer, de réfléchir, de peser les pour et les contre… Si, et seulement si, chaque femme prenait les moyens pour faire des choix éclairés… Alors là, ce débat en serait un!
La question n’est pas pour ou contre l’anesthésie péridurale? Mais la question est: Est-ce que oui, ou non, l’anesthésie péridurale est pour moi une bonne chose? Est-ce que j’en accepte les contre-coups? Suis-je bien informée sur ses indications, ses effets secondaires, ses alternatives? Ai-je fait un choix éclairé en décidant de la demander, ou de la refuser?
Lorsqu’on prend une décision en toute connaissance de cause, on prend la bonne décision, quelle qu’elle soit.
Et pour cela, et bien, il faut s’informer. Non, il ne faut pas s’informer. Il faut BIEN s’informer. Il faut s’informer complètement. Il faut s’informer à partir de sources fiables. Et ça, bien ça demande un peu d’énergie, oui. Un peu de temps aussi.
Combien de gens autour de vous peuvent passer des heures et des heures à lire les commentaires des acheteurs sur une telle voiture, à faire le tour des concessionnaires dans le but de bien connaître ce qui est disponible sur le marché, à demander conseil à l’oncle qui s’y connaît particulièrement bien en voitures, à se questionner à savoir quelle voiture répondrait le mieux à ses besoins personnels, laquelle a le meilleur rapport qualité-prix?
Combien en connaissez-vous qui prennent la peine de lire les “reviews” avant d’aller voir un film au cinéma, qui se tiennent au courant des nouvelles sorties?
En connaissez-vous beaucoup qui partent en voyage sans s’être renseigné sur la destination en lisant une multitudes de livres, sans rechercher les meilleurs tarifs sur les hôtel, sans s’informer sur les opportunités qui s’offrent à eux?
Pourquoi, lorsqu’il s’agit d’une intervention aussi répandue, aussi populaire et touchant un moment aussi important de notre vie – la naissance de notre enfant, quoi!), on se contente d’assimiler l’expérience de la voisine et celle de la soeur, de lire 2-3 paragraphes dans un magazine grand public et d’enregistrer la réponse de notre médecin: on n’en fait très souvent, il n’y a pas de risques.
Je ne dis pas que tout le monde devrait s’abonner aux revues médicales spécialisées en anesthésiologie. Je n’avance pas qu’un doctorat en médecine obstétrique soit nécessaire pour pouvoir faire un choix éclairé. Mais juste se donner la peine de connaître toutes les facettes d’un problème avant de donner son avis, est-ce si compliqué?
Cette série d’articles ne se veut pas accusatrice d’une pratique qui comporte tout de même certains avantages. Il n’est pas plus question d’une campagne de terreur contre la “méssante épidurale”, ni d’une occasion de jeter le blâme sur celles qui l’ont pris ou pensent la prendre. Il ne s’agit pas non plus d’un festival de louanges à l’égard de l’accouchement naturel. Il s’agit tout simplement d’une occasion écrite d’approfondir le sujet. Et comme c’est un gros sujet, complexe à souhait, un seul article ne serait jamais suffisant. Nous irons au fond des choses, dans la mesure du possible. Et si suite à tout ça, vous décidez de prendre l’épidurale, ce sera le bon choix, ce sera VOTRE choix et ce sera un choix éclairé!
2/ Parce que parfois, il le faut…
Parce que évidemment, comme toute intervention, certaines situations justifient quelques effets secondaires ou conséquences négatives que ce soit. Il existe en effet, certaines occasions où la péridurale peut être aidante, et pas seulement pour soulager la douleur…
Je vous propose un petit tour de ces situations, elles ne sont pas très nombreuses, vous allez voir.
Indications « médicales » :
Lorsqu’un accouchement est réellement trop long, que la douleur est devenu souffrance, que la femme éprouve une trop grande fatigue ou devient trop crispée sous l’effet de la douleur qui n’est plus gérée.
L’épidurale peut permettre de diminuer, voire inhiber les souffrances, de reprendre des énergies, de permettre à un évènement devenu désagréable de revenir agréable.
Lors d’un arrêt de progression du travail.
Une péridurale placée au bon moment peut effectivement aider un travail qui avait stagné pour quelque raison que ce soit (manque d’intimité, stress, froid, dérangement, fatigue, etc.) à condition de ne pas la placer trop tôt (on parle généralement de 4 centimètres de dilatation, mais cela peut être différent d’un endroit à l’autre et d’un cas à l’autre). Ce qu’il faut savoir, c’est que rien ne garanti que l’épidurale aura cet effet.
Quand la dilatation n’avance pas comme on le voudrait.
Par son effet antispasmodique sur le col, l’épidurale peut accélérer la dilatation, à condition qu’elle ne soit pas donnée trop tôt. Toutefois, rien ne garantie qu’elle fera avancer le travail, même si donnée plus tard.
Elle permet l’accouchement normal de certaines femmes qui, à cause d’une condition physique ou médicale, auraient dû subir une césarienne.
Si on recule un peu dans le temps, un femme qui devait subir une césarienne était alors endormie sur le champ, n’étant donc pas mentalement présente lors de la naissance de son enfant. L’épidurale rend possible extractions instrumentales, réparation des déchirures ou épisiotomies, césariennes d’urgence, etc.
Évidemment, c’est énormément résumé, et il existe autant de scénarios que de femmes qui accouchent.
Tout cela pour dire que la célèbre intervention, bien que jouant facilement le rôle du “loup dans la bergerie” PEUT avoir du bon… dans certaines situations!
Hors, de nos jours, elle est sur-utilisée, et surtout, banalisée. Il ne s’agit pas là d’un discours “pro-accouchement-naturel” se basant sur “l’expérience de la chose”, car bien que le côté “expérience” en soit un important, il s’agit surtout ici de décortiquer les bienfaits, conséquences, avantages et désavantages de l’épidurale.
Je me rends compte que les connaissances générales autour de cette intervention sont limitées. D’expérience, je peux même dire que parmi certains professionnels de la santé, la situation n’est pas meilleure. Je ne m’avance pas en tant que “grande spécialiste de la péri”. Je ne le suis pas et ne prévois pas le devenir. Mais un minimum de recherches auprès des ressources spécialisées permet de découvrir un univers beaucoup plus large que le simple “Pis, t’as pris la péri ou non?”.
3/ Parce que parfois, vaudrait mieux pas…
Effets sur les hormones du travail
Inhibition de la sécrétion d’ocytocines ou arrêt de son augmentation normale durant le travail. (4)(5)
Diminution de la sécrétion de prostaglandines F2 alpha (6)
Diminution de la sécrétion de beta-endorphines (7) (8)
Diminution de la sécrétion de catécholamines (9)
Effets sur le processus du travail
Ralentissement du travail : diminution ocytocine, affection direct du muscle utérin (10), diminution de la mobilité
Diminution de la mobilité et des possibilités de positions :augmentation des extractions instrumentales, entre autre
Inhibition du réflexe de Ferguson
Augmentation du temps de travail: léger
Engourdissement des muscles du plancher pelvien (12)
Persistence d’une mauvaise présentation (12)
Dystocie (augmentées par la péridurale, hypotonie du psoas et des muscles releveurs du périnée, sources de malrotation de la présentation foetale)
Augmentation du recours au oxytociques (Pitocin) 3 fois plus à risques sous péridurale (11)
Augmentation du recours à l’extraction intrumentale : risques 2 X plus élevé (11)
Augmentation du recours à la césarienne (11)(13)(14)
Effets sur la mère
Nécessite l’installation d’un soluté
Élévation e la température corporelle (fièvre) (44) (45) 5 fois plus présente sous péri 20-25% (1)
Hypotension artérielle (15) (16) peut amener des troubles allant de faiblesses à arrêt respiratoire (17) 12% à 23% (1)
Prurit (15) (16) 2/3
Excès de fluides (eodème pulmonaire)
Dépression respiratoire
Difficultés respiratoires (19) par rachi, même plusieurs heures après la naissance
Impression de difficultés respiratoires
Incapacité d’uriner nécessitant la mise en place d’un cathéter vésical, 2/3
Tremblements (18) à 1/3
Sédation (16), 1/5
Nausées et vomissements (16) 1/20
Tremblements
Augmentation des hémorragies du postpartum liées à l’augmentation du temps de travail (20-21-22-23-24-25) 2 fois plus à risque (20) pourrait être relié aux accouchements instrumentaux, traumatismes du périnée, et dérangements hormonaux
Soulagement inadéquat ou inexistant 10 à 15% des cas. (15)
Réinsertion du cathéter dans 5% des cas (26)
Perforation de la dure-mère chez environ 1% des femmes (27) (28) entraînant des céphalées aiguës pouvant durer jusqu’à 6 semaines
Injection par inadvertance d’anesthésiques dans le sang: effets toxiques, langage incohérent, somnolence et à forte dose, convulsions. 1/2800 (26)
Réactions menaçant la vie de la mère. 1/4000 (17-29)
Mort (64). Très rare, peut être causée par un arrêt cardiaque ou respiratoire, ou un abcès péridural qui se développe plusieurs jours ou semaines après la naissance.
Complications tardives. 4 à 18/10,000. (17)(30)
Paralysie. 1/3000 à 1/2 millions
Problèmes à long terme ou permanents, extrêmement rares. Abcès, hématome = compression de la moëlle, ou réaction toxique de la dure-mère. Paraplégie (17) The scientists discovered that 12 out of 18,100 patients developed major complications after receiving epidural pain relief. Six patients developed epidural abscesses, three suffered from meningitis, and three developed blood clots. (2)
Rachianesthésie totale
Injection intravasculaire
Hyperthermie maternelle (risques d’effets secondaires chez le foetus)
Lombalgies (pouvant durer jusqu’à quelques semaines) 10 à 15% (1)
Brèches dure-mériennes
Infection au site d’injection. Très rare. (1)
Augmentation de la fréquence des déchirures et épisiotomies (1)
Effets sur le bébé
Inhibition de la sécrétion d’endorphines
Anomalies de la fréquence cardiaque (31)
Bradycardie : 11% dans les 20 premières minutes après l’injection (1)
Hypotension (32)
Baisse de l’apport en oxygène au cerveau (33)
Indice APGAR faible (36)
Toxicité au médicaments utilisés (37) demie-vie plus longue, cerveau et foie: (38)
Taux d’ictères plus élevés (13) Instrumental, Pitocin
Anomalies neurocomportementales. Score plus faibles au NBAS (39-40-41)
Augmentation de l’utilisation du monitoring interne (1)
Fièvre chez la mère :
Indice APGAR faible (34)
Mauvais tonus musculaire (34)
Nécessité de ressucitation (11.5% versus 3%) (34)
Convulsions en période néonatale (34)
Encéphalopathie (dommage cérébraux) 10 fois plus élevés (35)
Faux diagnostique de septicémie (34) (34% contre 9.8%)
Somnolence
Risques accru de manipulations = risques accrus d’ecchymoses, blessures au visage, déplacement des os crâniens, hématomes (42) hémorragies intracrâniennes (43)
Effets sur l’allaitement
Difficultés dans l’établissement de l’allaitement (44)
Habiletés d’allaitement plus faibles : score IBFAT plus bas (45)
Perte quasi totale de la capacité à ramper vers le sein (46)
Comportements pré-allaitement désorganisés (47)
Les risques cachés de la péridurale
La péridurale est une intervention communément pratiquée pour réduire la douleur durant le travail. Mais à quel coût? Une médecin australienne de renom discute comment, dans les faits, cette procédure invasive interfère avec le travail – et nuit à la mère et au bébé.
Version française par Stéphanie Dupras – Illustrations par Brian Evans
La péridurale
Aujourd’hui, la péridurale est proposée à la quasi-totalité des femmes et nombreuses sont les mamans qui y ont recours. Tout en ayant apporté un soulagement efficace de la douleur, elle laisse parfois aux mères le souvenir d’une insatisfaction et n’est pas dénuée d’effets secondaires. Cette page à pour but de vous donner différents avis, parfois peu nuancés, pour vous aider à répondre à cette question “faire ou pas la péri ?”
> Lire la suite sur Accouchement Naturel…
La péridurale
Actuellement au Québec la péridurale ne fait pas partie des prérogatives des sages-femmes. Cependant, nous nous y sommes trouvées confrontées à plusieurs reprises, dès lors qu’une femme en travail se trouvait en situation d’être transférée en milieu hospitalier. Nous avons remarqué que souvent, dès l’arrivée de la femme à l’hôpital et à peine installée dans sa chambre, le personnel infirmier ou médical propose l’utilisation de la péridurale comme moyen de contrôle de la douleur. Parfois la nécessité d’avoir recours à la péridurale est le motif du transfert, d’autres fois le transfert est nécessaire et justifié pour d’autres raisons. Dans tous les cas, nous avons pu constater qu’aucune information n’est présentée aux femmes concernant les risques associés (pour la mère et le bébé) à ce type d’anesthésie médicamenteuse. Au contraire, les femmes sont systématiquement rassurées quant à l’absence d’effets nocifs reliés à l’utilisation de la péridurale spécialement en ce qui a trait au bébé, l’emphase est mise sur les bénéfices potentiels qui y sont rattachés.
L’objectif de ce travail est de présenter un tableau général (certes moins idyllique que celui véhiculé dans les hôpitaux) simple et précis des réalités entourant l’utilisation de l’anesthésie péridurale lors de l’accouchement vaginal. Du fait du manque d’information mis à la disposition des femmes et de leurs partenaires confrontés à la décision d’y avoir recours ou non, nous avons délibérément choisi de nous attarder aux effets secondaires et aux complications qui y sont reliés, espérant ainsi pouvoir compléter de façon plus juste, sinon objective, le moment venu, les explications nécessaires afin que les femmes et leurs partenaires puissent faire, ce qu’il est convenu d’appeler, un choix éclairé.
> Lire la suite sur portail.naissance.asso.fr…
La péridurale, c’est pas automatique…
Certains vont s’étouffer. “Comment ça ? Remettre en question l’usage de cet outil fabuleux permettant de soulager les femmes des douleurs parfois insoutenables de l’enfantement ? Mais c’est rejeter un acquis fondamental du féminisme !”.
Que nenni. Ce n’est pas le propos. Pas du tout.
> Lire la suite sur Les Déchaînées…
La Péridurale en Question
La péridurale est une anesthésie coûteuse, et il est certain qu’il est financièrement intéressant pour un service de maternité d’avoir un taux élevé d’accouchement sous péridurale. Elle est actuellement activement recommandée à toutes les femmes enceintes dans certains services.
Elle a commencé à se répandre largement dans les années 80, en raison de son efficacité.
A partir de là, son taux d’utilisation est monté en flèche …
Lire la suite sur La Diététique du Tao..
Eh bien merci pour la référence 😉 Bonne idée de regrouper plusieurs textes de langue française au même endroit sur le sujet de la péridurale. Il existe tellement de références en anglais, mais si peu en français. Il est si facile de tomber sur de la désinformation à l’état pur…
J’ai accouché sous péridurale pour mes 2 filles (la seconde a tout juste 3 semaines). Pour la première, la dose était un peu trop élevée et en effet je ne sentais pas suffisamment les contractions à la fin pour l’aider à sortir. Mais je n’ai pas souffert. Pour la seconde, j’ai eu très mal pendant la péri, des nausées, jambes lourdes etc, mais j’étais bien contente ensuite de ne plus avoir les contractions si douloureuses qui me faisaient dire que je n’allais pas y arriver – j’étais littéralement épuisée ; mais à la fin en revanche j’ai tout senti car je n’avais plus de péri. Et je n’ai pas du tout été gagnée par la fierté d’avoir “tout senti”, ni par la satisfaction d’être “une vraie femme” parce que j’avais eu mal. J’en suis même arrivée à dire que plus jamais je n’accoucherai!! Non, vraiment, je crois bien que j’ai préféré ne rien sentir la première fois. Si j’avais accouché sans péri la première fois, j’aurais vraiemnt hésité à faire un 2ème bébé!!
Avoir accouché sous péridurale ne m’a pas empêchée d’être en pleine forme dès le lendemain, de me lever, me laver, prendre soin de moi et de mon bébé (contrairement à ce qui est dit dans certains articles cités ci-dessus). Par ailleurs je n’ai jamais eu le sentiment de ne pas accompagner mes enfants pendant leur venue au monde – il faudrait m’expliquer comment c’est possible, d’ailleurs!!
De même pour l’allaitement, je l’ai fait sous contrainte la première fois et ça s’est atrocement mal passé, alors pour la 2ème j’ai choisi de lui donner le biberon et je me sens tellement mieux, et même davantage comme la mère que j’imaginais!
Les grands discours m’agacent au plus haut point quand ils prétendent être tolérants et ne le sont en rien. A l’hôpital on m’a fourni un dossier sur la péridurale, les risques encourus etc. J’ai pris ma décision en tout état de cause. Et si un jour j’ai un troisième enfant, je n’hésiterai pas une seule seconde!!
c’est cette histoire de “penser à mon bébé plutôt qu’à ma douleur” qui m’insupporte. Ce n’est pas parce qu’on est sous péridurale qu’on accompagne moins son bébé dans son arrivée au monde!!!!!!!
Mon but n’est pas de culpabiliser les mères ayant accouché sous péridurale ou ayant l’intention de le faire. Mon but est de dénoncer une pratique à risques qui s’est banalisée et est devenue routinière au détriment d’un accompagnement respectueux de la femme et du bébé. Tu peux croire que “tu as le choix” et que ça fait de toi une femme libre, mais il faut savoir que derrière la péridurale et ses soi-disants bienfaits, il y a toute une politique d’accouchements à la chaîne avec peu de personnels compétants, toujours à cause d’une même logique : plus de médicalisation pour d’une part faire tourner comme il se doit l’industrie pharmaceutique (hôpital-industrie) et d’autre part avoir des patients ou parturientes sous contrôle (clients), le tout sous couvert de gratuité alors que c’est inclus dans le montant de tes impôts.
“Ce n’est pas parce qu’on est sous péridurale qu’on accompagne moins son bébé dans son arrivée au monde!!!!!!!”
Encore heureux! Par contre tu shootes ton bébé, ce qui provoque une accélération de son rythme cardiaque et tout un tas de choses pas vraiment jolies expliquées plus haut si tu avais pris la peine de lire l’article en entier…
J’AI tout lu en entier, je sais ce qu’il en est, et j’ai vraiment du mal avec les discours du type “tu crois que tu as le choix mais en fait…”. J’ai fait de l’haptonomie pour mes 2 grossesses et en dépit de la péri mon homme et moi avons été avec nos bébés pendant leur venue au monde, j’insiste sur ce point. En revanche pour ce qui est de l’hyper médicalisation des naissances et le manque d’information sur les autres méthodes de réduction de la douleur, je suis d’accord avec toi.
Moi je n’ai qu’un bébé de 15 mois et je suis deçu par moi même d’avoir recouru à la péridurale car comme tu le dis keiko, j’ai pensé à ma douleur et mon bébé, lui il était en train de continuer le travail seul car comme tu le dis son rythme cardiaque s’est beaucoup acceléré…Et moi je n’ai pas pu l’aider car sous perfusions!! J’étais biensur beaucoup plus sereine après avoir eu la péri mais je pense que je ne m’étais pas assez préparé sur l’intensité de la douleur!!
moi mon problème avec la péri ou pas la péri c’est le manque d’info objectives, claires données aux femmes. Trop souvent les infos sont partielles et de toutes façons, vu que la plupart des soignants ne proposent rien d’autre aux femmes qui accouchent comme accompagnement, elles n’ont finalement pas vriament d’autre issue que la péridurale… pour les soulager!
Ensuite, pour répondre au commentaire de Sarimara, peut être as tu si mal vécu le passage de ton 2ème enfant aussi parce que n’avais plus mal et que la douleur est revenue sur la fin… ça doit être indescriptible de ce remettre dans ce niveau de douleur alors que le corps n’avait pas de sensation de douleur….
Est ce que quelqu’un t’a seulement expliqué qu’il y a des palliers de douleurs de contractions? je m’explique…. tu as des contractions, un peu mal mais ça va… pis d’un coup pffff une nouvelle contraction “oh pu****** qu’elle est forte celle là” et là limite tu paniques, jamais je tiendrai avec cette douleur… ou mais laisses ton coprs s’y adapter et bientôt elle te semblerai acceptable (libération d’endorphines si je ne me trompe) et oupsss un nouveau pallier et ainsi de suite…. oui le corps a prévu de s’aider face à la douleur… mais quasi aucune de mes amies ayant accouché ne connaissait cette info… c’est pourtant pas un détail si?
et pour détail justement j’ai accouché de mon 1 er enfant sans péri (et à la maison par choix!) et je m’apprete à faire la même chose pour le 2ème… je garderai mes impressions pour moi si ce n’est que je veux recommencer le même chemin, ce qui veut tout dire ou presque 😉
après chacune fait ce qu’elle peut comme elle le peut au moment ou elle le peut… ce qui me désespère moi c’est l’absence d’une VRAIE information….
Chère Charline,
Evidemment que je connais les paliers de douleurs des contractions!! Comme je le disais plus haut, j’ai fait de l’hapto pendant ma grossesse, et ça m’a justement énormément aidé pour apprendre à gérer ma douleur. Pour le premier accouchement comme pour le 2ème, j’ai passé plusieurs heures à gérer mes contractions de plus en plus forte, et à les accepter, comme tu dis, avant la péridurale.
Je ne vais pas recommencer ce débat, ni celui sur l’allaitement. Comme tu dis chacune a le choix.
Bon accouchement, et bonne continuation.
Merci pour ces textes rares et réunies ensembles que j’ai eu grand plaisir à partager via Twitter vers votre blog !!
Je suis tout à fait d’accord avec toi!
trop souvent les professionnels de santé nous cachent les véritables effets de leurs drogues.
J’ai moi même accouché sans péridurale à la maison en seule compagnie de ma mère et je m’en porte très bien!
d’ailleurs, dans cette société de consommation des médicaments j’ai décidé de réagir. ça fait maintenant 3 ans que je n’ai plus pris un seul médicament et idem pour mes enfants. On avait diagnostiqué chez mon fils de 3ans une insuffisance cardiaque, jai refusé de lui donner les drogues prescrite et il se porte comme un charme (il ne peut juste pas faire d’efforts trop intenses).
Je ne retournerai plus chez ces charlatans!
merci à toi de prévenir les gens des effets néfastes de tout ces produits! 🙂
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Bonjour
J’ai pour ma part accouché Avec la péridurale et ne regrette absolument pas au contraire. J’étais parfaitement informée de ce dont il s’agissait et tres franchement heureusement que je l’ai eue car je ne supportais absolument pas la douleur. Il faut dire mon 8 eme mois de grossesse était devenu compliqué car je faisais une pré éclampsie.
Vous dites que vous ne voulez pas culpabiliser les femmes qui l’utilisent mais vous le faites totalement en insinuant que nous ne pensons qu à nous, à notre douleur et non à notre bébé. Ce discours moralisateur me fait bien rire.
Personnellement, je suis passée en 30 min d’une dilatation de 2 à 7 cm et j ai cru que j’allais crèver. Je vomissais j allais tomber dans les pommes et ma respiration était très mauvaise, ce qui du coup était très mauvais pour le bébé. Une fois que la péridurale a été installée, j ai revécu ! Je l ai peu dosé, telle que la douleur soit sur portable et que je puisse bien sentir ma fille passer. Je savais quand il fallait pousser et je l ai tres bien accompagnée. Je n ai pas eu besoin d instrument et mon accouchement s’est parfaitement bien passé ! Je ne comprends pas pq souffrir alors qu auj on peut être soulagé à ce point. Il faut savoir vivre avec son temps. Auj tout est médicalisé.
Je pense que chacun fait comme il le sent. mais svp pas de discours moralisateur. Dans mon cas, la peri m’a énormément aidé.
Bonsoir Ju, merci pour votre commentaire et témoignage.
La péridurale, comme vous avez pu le lire dans cet article, engendre de nombreux inconvénients dont les conséquences peuvent être très graves, à court et à long terme, non seulement pour le bébé, pour la mère, mais aussi pour toute la société humaine. C’est sur ce dernier point que je vais tenter de développer ma réponse, car il me semble crucial que les femmes, futures mamans, prennent d’urgence conscience de la nécessité d’une naissance naturelle, pas seulement pour elles-mêmes ou leur bébé, mais pour l’entière humanité.
Que se passe-t-il réellement lors d’un accouchement physiologique pour la femme ? elle va bénéficier d’un cocktail d’hormones qui va non seulement lui permettre de surmonter sa douleur, d’accueillir son bébé dans la joie et l’amour inconditionnel et l’allaiter, mais aussi de vivre une véritable initiation en entrant graduellement dans un état modifié de conscience où son néocortex en pause, elle va mourir à la jeune fille pour (re)naitre à la mère : c’est un rite de passage naturel et nécessaire qu’on tente d’occulter dans nos sociétés occidentales. Les conséquences sont ravageuses. Car ne pas les vivre, c’est ne pas grandir ! Une société qui ne procède pas aux rites de passage est une société infantile (cf Pierre-Yves Albrecht dans le documentaire Amsha – de la Peur à la Joie).
Par ailleurs, perturber de manière artificielle la production d’ocytocine, l’hormone de l’amour, c’est prendre le risque de voir le gène associé à la production de cette hormone s’inhiber. La génétique et l’épigénétique actuelles nous expliquent qu’un gêne pas ou peu utilisé ne se transmet pas, ce qui veut dire qu’en quelques générations à peine, on pourrait tout à fait s’attendre à ne plus produire d’ocytocine et être totalement dépendants de la médecine pour donner la vie. En d’autres termes c’est notre capacité entière à aimer qui est en danger, notre nature humaine ! Mais pour avoir cette vision des choses il faut oser prendre un peu de hauteur, et mettre de côtés les dogmes et les croyances qui limitent nos existences, et ce rarement pour le bien commun.
En ce qui concerne la pré-éclampsie, il est possible qu’elle n’ait été en fait qu’une augmentation isolée de la pression artérielle en réponse au placenta alors nécessitant plus de sang. A l’heure actuelle, force est de constater qu’il demeure une énorme méconnaissance des véritables processus physiologiques à l’œuvre durant la grossesse. A ce propos je ne peux que vous suggérer la lecture fort instructive de Michel Odent (également présent dans le doc) sur l’effet nocebo.
Bien à vous.
Personnellement, je n’ai pas réussi du tout à surmonter la douleur, malgré toutes les hormones dont j’ai pu bénéficier, jusqu a ce que la péridurale fasse effet. Après je me suis sentie bien mieux et le Coeur du bébé avait un meilleur rythme sur le monitoring car comme je le disais, ma respiration était mieux. Ma tension qui etait à quasi 20 etait redevenue normale. Nous ne sommes pas tous égaux face à la douleur. M’enfin dans tous les cas cela ne m’a Absolument pas empêché d’accueillir mon bébé dans l’amour , ni de l’allaiter! Ce que je compte faire le plus longtemps possible. Ce que vous avez souligné n’a pas fonctionné pour moi, elle s’est bel et bien dirigée d’instinct jusqu à mon sein dès qu’elle a été posée sur moi et l’allaitement a parfaitement bien fonctionné et ce tout de suite. Il faut laisser le choix à tt le monde mais surtout ne pas essayer de culpabiliser les personnes qui souhaitent bénéficier de la péridurale. D’autant plus que nous le faisons en tout état de cause puisque l’anesthésiste nous renseigne et répond à nos questions.
Et pour ce qui est de la pré-éclampsie, il ne s’agissait pas que de l’augmentation de la pression artérielle, j’avais l’albumine, les œdèmes, un pb au reins etc. Ils devaient déclencher mon accouchement le lendemain mais elle est arrivée toute seule la nuit à 37 semaines.
Bonjour,
Je suis chercheur et je tiens à préciser que vous n'êtes pas qualifiée pour écrire cet article. Certaines de vos affirmations sont fausses et vous ne reprenez pas les grandes études (en anglais) qui ont permis de mieux documenter les effets de la péridurale. Je trouve que vous paniquez inutilement les futures mamans au sujet de la péridurale et que vous les culpabiliser de l'utiliser. Le seul point sur lequel je suis d'accord dans cet article est le manque d'information donné aux parents sur le sujet.
Par pitié ne vous aventurez pas sur le terrain de la génétique et de l'épigénétique si vous n'y connaissez rien comme vous le démontrez dans votre commentaire plus haut. "Un gène non ou peu utilisé ne se transmet pas": cela ne veut rien dire et est donc faux. Vous mixez évolution, génétique et épigénétique en n'y comprenant manifestement rien.
Le pire est que vous prétendez avoir fait énormément de recherche et être calée en matière de conseil de péridurale et d'appuyer vos dire par des données scientifiques. Je vous propose de rentrer en contact avec des personnes spécialisées ou mieux, qui font de la recherche sur le sujet afin de mesurer et balancer mieux votre propos et d'obtenir de vrais références scientifiques (pas des vidéos ni recherches Google).
Il y a des bénéfices à la péridurale qui est globalement associée à un moindre risque de complications pendant la délivrance. Il y aussi des risques associés (certains que vous citez sont extrêmement rare)
Mesdames, si vous avez des questions, par pitié posez les à votre médecin/gynécologue. Alternativement fouiller sur le site de l'association française de gynécologie obstétrique.
Chacun est libre de donner naissance comme elle le souhaite. Si vous hésitez, renseignez vous auprès de professionnels qui sauront vous expliquer les + et les – de chaque méthode.
Une scientifique enceinte qui tente de mettre en garde les femmes enceinte contre votre discours radical.
Bonsoir "scientifique enceinte" !
Vous dites : “Je suis chercheur et je tiens à préciser que vous n’êtes pas qualifiée pour écrire cet article. ”
Je vous réponds : vous êtes chercheur et n’ayant jamais donné naissance de manière naturelle, vous n’êtes pas qualifiée non plus. Vous ne savez pas de quoi vous parlez : vous n’avez pas encore vécu ce rite de passage. Vous n’avez pas l’expérience, vous n’avez que des croyances liées à des lectures.
Oui, il est vrai que vous pouvez trouver de la "littérature scientifique" sur les bienfaits de la péridurale, ou tout au moins sur sa non-nocivité. De la même manière que vous en trouverez aussi sur le bénéfices liés à la consommation de lait (d'une autre espèce) ou sur la non-dangerosité du glyphosate, par exemple pour ne citer qu'eux.
Je ne vais pas m’attarder à vous parler de concepts ou théories. Vous êtes enceinte madame, alors je ne vous souhaite que de pouvoir expérimenter par vous-même et donner naissance dans la joie profonde et intense de vivre cette merveilleuse et unique transformation. C'est une expérience rare que d'accoucher… de manière naturelle 🙂
Et si vous en avez l’occasion, n’hésitez pas à visionner mon documentaire “De la Peur à la Joie” dans lequel Michel Odent, obstétricien très scientifique, devrait, entre autres, vous apporter pas mal de réponses.
Bien à vous.
Je suis une sage-femme à la retraite depuis dix ans et la question de la péridurale que j'ai vu "naître" m'a toujours interpellée. J'ai préparé de nombreuse femmes à l'aide du yoga à l'époque dans une maternité publique. Il y a énormément de choses à dire sur la péridurale; en tout cas c'est une très bonne chose qu'elle existe et c'en est une très mauvaise qu'elle soit si systématique. Il n'y a pas deux femmes identiques mais en tous cas un accouchement doit se préparer et il ,est dommage que tant de femmes se passent des séances de préparation. L'exigence actuelle d'être soulagée est aussi générationnelle car les femmes n'ont plus d'expériences physique de la douleur(comme avant chez le dentiste par exemple) et l'expérience de celle de l'accouchement dépasse souvent les seuil qui leur est tolérable. J'aurais fini ma carrière sans comprendre pourquoi certaines femmes souffrent plus que d'autres ou accouchent plus vite que d'autres car cela est souvent imprévisible. J'ai accompagné des centaines de femme main dans la main pendant des heures et sans péridurale. L'accouchement est un moment initiatique et peut être une très belle expérience pour grandir mais parfois la pire si cela dépasse les capacités de la femme et on ne doit plus voir de femmes marquées à vie. Il faut être prête avec toutes les informations et aussi ne jamais regretter le choix du moment qui sera toujours le bon. Pour accoucher sans péridurale il faut être accompagnée par des sages-femmes disponibles et donc en nombre suffisant dans un cadre qui ne pousse pas à l'hyper médicalisation. Quand les femmes avaient peur de la péridurale, elles passaient le cap difficile de fin de travail car ne se résolvaient pas à prendre ce risque, du coup souvent elles accouchaient peu après. La peur est entrée à tort dans les maternités quand les médecins ont eu peur des procès; cela a conduit à une hyper médicalisation. La naissance est un processus naturel qui nécessite de l'intimité . Pour moi l'accouchement à domicile est un beau rêve mais ne peut relever que d'un choix d'ordre spirituel pour accepter les aléas possibles parfois graves (certaines urgences ne supportent pas le délai d'un transport à l’hôpital) d'une naissance à domicile tout en ayant foi dans son choix souverain de faire totale confiance à la Vie.