Sais-tu que dans ton sein, creuset miraculeux,
Se cachent les secrets d’une magie féconde ?
Sais-tu qu’on t’a légué, du plus vaste des cieux,
Un pouvoir insondé que les esprits secondent ?
Mère du devenir, fille de nos aïeux,
Par ton corps, tes désirs, ta chair, tes chants, tes rondes,
Tu files un doux cordon qui nous relie aux Dieux.
Mais voilà qu’on a tu dans ton âme fébrile,
L’ardeur des premiers jours, la foi, le souffle pur.
Et des siècles durant, sous un joug malhabile,
On a brimé ton sexe et ses rêves d’azur.
Ô sœur lève-toi, entends le doux murmure
Que ton cœur endormi t’inspire et te susurre :
C’est l’écho lancinant de ta propre intuition,
Qu’on a persécutée par tant d’inquisitions.
Ô sœur lève-toi, arbore fière allure !
Que la lumière enfin soit ta seule parure,
Ornée d’amour, de paix, de folie, de raison,
Afin que l’harmonie soit ton seul horizon.
Évite les conseils aux relents monotones,
De ceux qui savent mieux, de ceux qui fanfaronnent.
Car leurs doutes narquois, craintifs et ignorants,
Auront raison de toi, de ta force et ton cran.
Sois droite et alignée, confiante et bien sereine,
Alors tu deviendras de ces mondes la Reine.
Ô mère en devenir, est-ce que tu entends ?
Dans ton corps retentit l’appel de ton enfant !
Aurélie Païno